Spike Lee, de réalisateur à président du jury du Festival de Cannes

Spike Lee devient le premier homme noir à présider le Festival de Cannes

Après des Oscars jugés trop peu diversifiés, le Festival de Cannes se réinvente et désigne le réalisateur américain Spike Lee, président du jury de Cannes du 12 au 23 mai 2020. Une première pour un homme de couleur noire. Qui est-il ? D’où vient-il ?

Pour la 73ème édition du Festival de Cannes, Spike Lee sera mis à l’honneur en tant que jury. Bien avant lui, des artistes noirs ont déjà foulé la Croisette, comme le cinéaste Ava du Verney ou encore l’acteur Will Smith, mais jamais en tant que président du jury.

Un début de carrière fulgurant

Spike Lee, de son vrai nom Shelton Jackson Lee, est né le 20 mars 1957 à Atlanta dans l’état de Géorgie aux Etats-Unis. Très jeune, il se fait remarquer pour son engagement dans la défense des droits des Afro-américain avec son premier court-métrage d’étudiant – Joe’s bed-study barbershop : we cut heads (1982) – qui lui permet d’obtenir un Oscar et de créer sa maison de production 40 Acres and a Mule. Quatorze ans plus tard, le jeune réalisateur produit son premier long-métrage au cinéma avec Nola Darling n’en fait qu’a sa tête qui sera récompensé à Cannes en 1986 pour le prix Jeunesse. Il y met en scène la bourgeoisie noire de Brooklyn. Un succès qui le fera passer de nouveau porte parole de la cause Afro-américaine.

Des films engagés

Plusieurs films viennent s’ancrer dans son engagement avec notamment Jungle Fever en 1991, nominé quatre fois à Cannes ou encore Do the right Thing en 1989, nominé en tant que meilleur scénario aux Oscars et quatre fois au Festival de Cannes. En 1998, sort son film très critiqué Malcom X, avec Nelson Mandela et Denzel Washington dans les rôles principaux. Il en est coproducteur, réalisateur, scénariste et comédien. Le film s’impose aussitôt comme une référence et un classique. Deuxième chef d’œuvre pour le réalisateur afro-américain.

Un succès mitigé dans les années 2000

Après Malcom X, Spike Lee voit sa cote de popularité chuter suite à ses attaques sur le mouvement WASP (White Anglo Saxon Prostestant). Il continue malgré tout à écrire et tourner, essentiellement à Brooklyn, le quartier où il vit depuis son enfance.

Les événements aux États-Unis durant les années 2000, tels que les attentats du 11 septembre ou l’ouragan Katrina –When the levee broke– le poussent à mettre à profit ses talents de réalisateur pour produire des documentaires. Spike Lee signe des films à succès durant cette décennie comme en 2004 avec She hate me, une comédie sur fond d’homosexualité et de scandale financier où l’on retrouve Anthony Mackie, Kerry Washington ou encore Monica Bellucci. Il récidive en 2006 avec Inside Man, un film de braquage à gros budget, qui sera nommé quatre fois au Festival international du film policier de Beaune.

Spike Lee enchaîne les films à échecs à l’image de son long-métrage Miracle à Santa Anna, une adaptation du roman éponyme de James McBride. L’ANPI (Association Nationale des Résistants d’Italie) dénoncera des erreurs historiques. Red Hook Summer, joué par des acteurs quasi-inconnus, sera un nouvel échec pour le réalisateur. 

Son plus gros succès

Son plus gros succès est sans aucun doutes BlacKkKlansman, J’ai infiltré le Ku Klux Klan en 2018. Le film sera nommé deux fois aux Oscars et recevra le titre du meilleur scénario adapté. Durant la 71éme cérémonie du Festival de Cannes, il sera nominé dans cinq catégories et sera lauréat du Grand Prix de la Croisette.

Un Oscar et un Grand Prix à Cannes survenus tard dans la carrière de Spike Lee, mais qui récompensent l’ensemble de son travail. Son rôle de président du jury du festival de Cannes le propulse de nouveau sous la lumière des projecteurs.

Morgan LEGAL

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