L’épidémie de Coronavirus prend de l’ampleur en Outre-mer. Pourtant, la réponse sanitaire reste imprécise et ne permet pas une préparation adéquate, d’autant plus que ces territoires manquent de moyens médicaux.

Les effets du virus ne sont pas encore faits ressentir pleinement en Outre-mer, qui compte aujourd’hui 600 cas et une dizaine de décès. Cependant, la fragilité de leurs infrastructures sanitaires, leur insularité et leur éloignement fait craindre le pire scénario.
Des mesures concernant l’Outre-mer
L’exécutif ne veut pourtant pas donner le sentiment que ces territoires sont délaissés. Le Premier ministre a annoncé une augmentation du nombre de lits de réanimation en Outre-mer et le président a compris dans l’opération militaire Résilience un volet d’aide aux populations ultras marines. Ainsi, deux porte-hélicoptères doivent être déployés, courant avril, vers l’île de la réunion et dans la zone Antilles-Guyane. L’inconnue demeure sur les moyens médicaux mis à disposition que ces porte-hélicoptères embarqueront.
Les élus locaux s’alarment
Gabriel Serville le député GDR (gauche démocrate et républicaine) de Guyane, a écrit une lettre ouverte à l’ARS (Agence Régionale de Santé) de son territoire. Il livre, dans celle-ci son ressenti : “Je n’ai pas du tout le sentiment que les choses soient faites pour nous épargner la catastrophe et le cataclysme. On a le sentiment qu’il n’y a pas de pilote à bord”. D’autant plus grave selon lui, que la Guyane connaît des retards “en terme de santé, avec des poches de misère […] où la distanciation sociale n’est pas possible”. A Mayotte, “il n’y a pas d’organisation ou d’anticipation de cette crise”, appuie Mansour Kamardine, député LR, “tout se gère au fil de l’eau. On avait plusieurs semaines de décalage de l’épidémie pour anticiper, dans une société à l’abandon, mais on a rien fait”, poursuit, en colère, l’homme politique.
Vincent Vandemeulebrouck