Éditions spéciales, dossiers, la crise sanitaire qui touche la France depuis quelques semaines est au coeur de tous les médias, ou presque. Difficile de l’éviter. Le Petit Célestin à testé pour vous une journée sans Coronavirus.
Dans les rares kiosques ouverts, difficile de passer à côté des Unes sur le Coronavirus.
Monsieur Martin* en a assez. Voilà deux semaines que le confinement est effectif en France, deux semaines que les principaux médias d’information nationaux ne parlent plus que de l’épidémie. Pénurie de masques, rues désertes, économie en crise, quotidien difficile des soignants… Autant de sujets abordés chaque jour par tous les journaux télévisés, papier ou même radio.
Alors pour changer et briser la routine du confinement, Monsieur Martin a décidé de changer ses habitudes. Il nous emmène avec lui dans son quotidien de parisien.
7h30 : Monsieur Martin se réveille au son de Fréquence Paris Plurielle. Au programme, pas de débat sur l’intérêt de la chloroquine, mais comme chaque matin sur la radio, une émission en direct sur l’actualité des luttes en France et dans le monde. L’occasion pour lui de découvrir les acteurs des grandes luttes sociales ou environnementales du moment.
Si la ligne éditoriale ne lui convient pas, il pourra toujours se procurer les derniers numéros de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, qui a fait le choix de ne pas parler non plus de la crise sanitaire.
8h30 : Pas de télétravail pour Monsieur Martin. Il se rends donc sur son lieu de travail par les transports en communs, l’occasion pour lui de s’informer à nouveau. Il opte pour le pure-player Basta ! dont l’application est sur son téléphone. Coronavirus ou pas, à lui de choisir. Le média propose autant d’articles sur le virus que sur d’autres sujets très variés.
12h00 : Pause déjeuner pour Monsieur Martin. Pour se détendre, il allume son ordinateur direction un site internet d’information. Pas lemonde.fr ni lefigaro.fr aujourd’hui, mais areion24.news. Le site centralise tous les articles des magazines de géopolitiques d’Areion Group, un groupe de presse indépendant spécialisé dans les relations internationales, la diplomatie et les questions de Défense et de sécurité. Il n’y trouvera donc que peu de sujets “Covid-19”. Bien sur, il pourra toujours ouvrir son quotidien sportif préféré, L’Équipe. Bien que son contenu ait dû être adapté en fonction des différentes compétitions sportives annulées, Monsieur Martin sera ravi d’observer qu’on peut parler sport sans parler virus.
Mais si cela lui manque, il pourra toujours se rendre sur reporterre.net, qui traite en ce moment la question du Coronavirus sous l’angle environnemental.
17h30 : Fin de la journée de travail de Monsieur Martin. Avant de rentrer chez lui il passe au kiosque. Au milieu des centaines de Unes sur le Coronavirus, Monsieur Martin choisi d’acheter L’éléphant, la revue de culture générale. Pas de Covid-19 de prévu ce mois-ci.
Mais Monsieur Martin aurait aussi pu se projeter avec le dernier numéro des Inrockuptible qui traite de “l’après confinement”. S’il s’intéressait un petit peu plus à l’économie, il se procurerait certainement le magazine Investir, dont la Une traite de la rentabilisation de l’assurance vie en pleine épidémie de Coronavirus. L’occasion d’aborder la pandémie avec un regard économique.
18h00 : Enfin rentré chez lui, Monsieur Martin peut naviguer sur les réseaux sociaux, une autre façon pour lui de s’informer. Il apprendra par le média féministe Simone qu’aujourd’hui est la journée internationale de la visibilité trans et n’entendra plus parler du virus.
Le média social L’important, en parlera, mais en s’attachant à démentir les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, afin d’aider Monsieur Martin à faire le tri des informations qui lui parviendraient sur le web.
20h00 : Difficile de passer à côté de l’information du côté des chaînes de télévisions en clair. La seule échappatoire pour Monsieur Martin : Arte. La chaîne franco-allemande propose, comme à son habitude, des sujets originaux en plus de ceux sur le coronavirus.
Difficile pour Monsieur Martin de s’informer sur d’autres sujets que celui du coronavirus. Beaucoup de médias sortent des éditions spéciales, uniquement consacrées à la pandémie. Sur les réseaux sociaux, les internautes le font de plus en plus sentir, l’avalanche d’information sur le Covid-19 est difficile à supporter en cette période de confinement. Pourtant, certains sortent du lot et ce sont, pour la plupart de petits médias indépendants, souvent associatif. Ils pourraient alors, en ces temps de crise, gagner en popularité.
*Monsieur Martin est un personnage fictif, toute ressemblance avec un personnage réel ne serait que pure coïncidence.
Clara Maillé